Descente – Sélections Équipe de France

Terre de Tony Estanguet et du canoë-kayak eaux vives, Pau accueille en ce moment les sélections Équipe de France de descente. Deux blocs de courses qualificatives pour différentes échéances chez les seniors. Un premier bloc d’ores et déjà terminé qui servait de sélection pour les Championnats du Monde Sprint. Un second, qui commence demain, consacré aux épreuves classiques, qui seront qualificatives pour les Championnats d’Europe de sprint et classique. Les – 18 ans, -21 ans et -23 ans jouent également leur place en équipe, sur la moyenne des deux blocs cette fois ci.

Bataille de col de (jeune) cygne 

Chez les chevaliers de la rivière, Charles Ferrion, 20 ans,  s’est imposé lundi devant Nicolas Sauteur et Etienne Klatt. Le lendemain, c’est le tiercé inversé, Etienne Klatt (23 ans) l’emporte, Nicolas Sauteur reste dauphin et Charles Ferrion prend la troisième place.

Charles Ferrion © Patrick Parage

Les aînés Dazeur, Santamaria et Debray qui étaient eux aussi attendus, prennent la 5e, 6e et 7ème place de cette deuxième course. Ils auront fort à faire jeudi et vendredi pour revetir la tunique tricolore.

Etienne Klatt © Romain Perchicot

Elsa Gaubert, simple comme la pagaie

La favorite Elsa Gaubert a dominé les débats lundi et mardi. Déjà première en qualification, le doute n’a jamais plané, encore moins après sa victoire lors du premier sprint, avec deux secondes d’avance… 

Elsa Gaubert © Patrick Parage

« J’ai cherché à être en phase avec le relief du bassin: être patience quand il fallait et être puissante sur les phases de relance. Je me suis sentie engagée, à l’attaque, et libérée dans ma navigation. Je vais essayer d’ancrer ces sensations pour mes deuxièmes Championnats du Monde sprint, c’est vraiment l’objectif ! »

Elsa Gaubert était tout simplement plus forte sur cet effort. Pourrait-elle faire le grand chelem toute la semaine ? A suivre..

Doublé pour la doublette Troubady / Moret 

L’équipage Pierre Troubady/ Hugues Moret s’est imposé à deux reprises tandis que Ancelin Gourjault / Nicolas Sauteur et Quentin Dazeur / Stéphane Santamaria prennent respectivement la deuxième et troisième place sur les deux courses.

Hugues Moret / Pierre Troubady © Patrick Parage

Les deux aînés Quentin Dazeur / Stéphane Santamaria qui se sont fait surprendre dans le Kraken de l’explosif bassin de Pau, auront à coeur d’exprimer leur amour et compétence sur une rivière comme il se courrait auparavant, naturelle. Tout se jouera demain en C2.

© Romain Perchicot

Phenicia Dupras ou le jeu de la dame

48.83 C’est presque un nombre miroir. Presque à l’image de la course de Phenicia Dupras et de celle de Lise Vinet lundi lors de la première épreuve sprint en kayak dame. Deux athlètes aux trajectoires différentes mais qui, au bout des rapides, coupent la ligne dans le même temps. 

« Après une qualification plus que moyenne j’avais à cœur de réaliser une bonne première finale de A à Z , bien engagée et libérée ! C’est vrai que c’était assez stressant , d’une part je pense que ça faisait longtemps qu’on avait pas pris de départ et du coup il faut retrouver cette notion de gestion de stress. Surtout sur un bassin comme Pau qui est très exigeant techniquement ! »

Descente - Sélections Equipe de France Canoë-Kayak
Phenicia Dupras © Patrick Parage

La championne du monde en titre a remis les pendules à l’heure mardi sur la deuxième et dernière épreuve sprint. Elle s’impose seule en tête et peut donc déjà souffler dès la fin de ce premier bloc d’épreuve. Lise Vinet est elle aussi sorti d’affaire avec une victoire et une troisième place. Derrière ce sera une bataille à pagaies tirées pour la dernière place en équipe.

« D’autre part j’avais aussi cette pression liée aux modalités de sélections, puisque c’était la gagne pour assurer sa place en équipe de France . Pour la deuxième finale c’était un peu spécial de courir alors que j’avais « normalement » validé ma sélection à l’issue de la première journée . Malgré ça j’avais à cœur de réaliser une belle deuxième finale. Je n’aime pas compter les points pendant les sélections . Je préfère prendre les courses une par une et donner le maximum à chaque fois.  Pour les calculs on verra après . Je suis satisfaite d’avoir répondu présente sur ces deux finales et d’avoir réussi à gérer cette pression pour me sublimer, ça fait plaisir de confirmer mon niveau ! »

Luca Baron de Pau

Luca Barone, jeune spécialiste du sprint, vient de bousculer la hiérarchie en kayak homme. Le Marseillais en a fait beaucoup, mais pas trop. Ce qu’il fallait pour s’imposer sur les deux courses. Il prouve que son projet franchement orienté sprint a du sens, et commence déjà a payé à 21 ans.

Luca Barone © Romain Perchicot

« J’avais vraiment envie d’aller vite et réaliser des courses pleines, j’ai pas fait de courses parfaites, mais assez pour gagner. Je suis content d’avoir le ticket, un peu déçu de la manière, j’aurais voulu gagner en faisant de très belles manches, pour le défi mental et technique. Il faut maintenant retourner au boulot!« 

Maxence Barouh deux fois dauphin de Luca Barone, prend donc 0pt sur la deuxième course et s’assure un ticket pour les Mondiaux de sprint. Important à la veille de la journée de repos (aujourd’hui) avant le deuxième bloc de courses. Hugues Moret deux fois 3e sur le sprint, devrait compléter l’équipe kayak homme mais aussi l’équipe C2.

Sélections Equipe de France kayak à Pau
Maxence Barouh © Romain Perchicot

Une pale en Équipe de France

Si l’on résume de manière tout à fait officieuse, selon la règle de « la victoire qui prévaut » ( prévoyant une victoire comme accès à l’Équipe de France), on retrouve donc des athlètes assurés de porter le bleu blanc rouge à l’internationale en sprint.

Elsa Gaubert, Hélène Raguenes et Laura Fontaine en canoë dame

Etienne Klatt, Charles Ferrion et Nicolas Sauteur  en Canoë Homme.

Luca Barone, Maxence Barouh et Hugues Moret en kayak homme

Phenicia Dupras, Lise Vinet en Kayak Dame. 

On ne se prononcera pas trop face à l’égalité aux points pour la troisième place dans cette catégorie. Mais au regard du mode et des règles de sélection ce serait plutôt Pauline Freslon qui tirerait son épingle du jeu.

C’est jamais fini avant la fin. Classique. 

Yves Whemer © Romain Perchicot

Pour l’instant, on a vu de jeunes loups capables de bousculer leurs aînés, des meneuses qui ne tremblent pas, et beaucoup d’engagement sur l’eau. En revanche quelques noms manquent à l’appel. On pense notamment à Felix Bouvet, vice-champion du monde sprint en titre, seulement 5ème et 6ème à l’issu des deux courses de sprint. Ou encore les céistes Stéphane Santamaria, Quentin Dazeur et Tony Debray qui ont paru un cran en dessous de la jeune génération en ce début de semaine. Tous auront tout a prouvé sur les épreuves classiques pour être sûr de participer à la saison internationale.

En plus de ces grands noms aux épaules larges qui peuvent revenir dans la course, les courses kayak homme seront pimentées par deux outsiders revenus naviguer les torrents entre les cailloux. Quentin Bonnetain, Champion du monde Sprint 2014 et double champion du monde junior sprint/classique, et Paul Jean, Vice Champion du monde classique 2018, ont-ils toujours de quoi tourmanter les leaders d’aujourd’hui ? Réponse dès demain.

Place au repos et la méditation. Les courses reprennent jeudi, jusqu’à vendredi. Les athlètes sont donc aujourd’hui dans l’oeil du cyclone, prêt à rugir et jaillir à nouveau dès demain.

Ancelin Gourjault © Romain Perchicot

11 minutes pour voir l’Europe

Il faudra changer de mode de course mais pas trop. Car le parcours de l’épreuve classique laisse suggérer une bataille de 11 minutes… Alors, revanchards du sprint, dominants des premiers jours ou vieux saumons revenus à la rivière, il faudra dans tous les cas être saillant pour creuser l’écart sur si peu de rivière.

Rendez-vous jeudi pour le début des épreuves classiques où une fois encore la victoire sera gage de qualification. La troisième place qualificative concernera la et le meilleur des sprinteurs au classement classique. Autrement dit celles et ceux déjà dans le top 3 sur le premier bloc qui figureront le mieux au classement par point, une fois les deux titulaires victorieux sorti du classement.

Pas simple, ça devient presque aussi compliqué en descente qu’en slalom et ses bonus, ou en course en ligne où le droit de regard du sélectionneur se rapproche de celui de Didier Deschamps.

L’important c’est surtout que les athlètes continuent de nous en mettre plein la vue. Suite et fin de la bataille navale jeudi et vendredi.

Résultats du sprint :

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