Rencontre avec les Bleus du paracanoë

Les XVèmes Jeux paralympiques ont débuté mercredi soir à Rio, c’est donc parti pour douze jours de compétitions. Pour la première fois, le paracanoë fait son entrée au programme des Jeux et la France sera présente avec quatre athlètes.


La délégation française a défilé mercredi soir au stade Maracaña, mais sans les athlètes paracanoë qui se retrouvent ce jeudi à Paris avant de s’envoler vendredi pour Rio et la première paralympiade de leur sport. Ils font partie des 126 athlètes qui composent la délégation tricolore. Les épreuves de paracanoë, qui se déroulent sur 200m, auront lieu mercredi 14 et jeudi 15 septembre prochain. D’ici là, Canoë-Kayak Magazine vous emmène à la découverte de l’équipe de France de paracanoë. Rencontre avec Martin Farineaux, l’un des piliers de cette équipe, qui sera au départ en KL3.

La trajectoire de Martin Farineaux est atypique. Son nom s’affiche sur les tablettes dès ses années juniors, en canoë et en valide. Membre de l’équipe de France junior de course en ligne, le Lillois a toujours côtoyé le haut-niveau. On le retrouve quelques saisons plus tard au sein de l’équipe de France de paracanoë, alors qu’il vient de remporter la médaille d’argent aux championnats du monde 2010. « Quand j’étais jeune je pouvais faire du canoë, explique-t-il, mais mon handicap est évolutif. Avec le temps mes jambes ne me permettent plus de tenir la position en canoë, je me suis donc mis au kayak. »

En janvier 2010, alors qu’il est installé à Rouen, il se lance donc dans l’aventure du paracanoë. « J’ai réappris à faire du kayak, c’était idéal car il y avait moins de contrainte pour mes jambes. »
Vice-champion du monde huit mois plus tard, il enchaine ensuite les saisons et voit sa discipline évoluer. « La qualité des performances a augmenté, la densité dans les catégories aussi, juge-t-il. Mais le vrai tournant ce fut l’annonce de l’entrée au programme paralympique. Aujourd’hui dans ma catégorie en KL3 le niveau est très dense, aux mondiaux il y avait cinq séries au départ. » Intégré aux grands championnats et sur certaines manches de Coupe du monde avec les valides, le paracanoë fait partie intégrante du programme. « Tout le monde s’y intéresse, c’est une épreuve à part entière, confie Martin Farineaux. »

Les Jeux paralympiques sont rapidement devenus l’objectif majeur du Lillois, mais tout a failli basculer en 2015. Année blanche sur le plan sportif, marquée par des doutes et des interventions médicales. Une année compliquée, semée de questions et de rendez-vous manqués. Mais avec le recul, Martin Farineaux la voit comme une année nécessaire. « Je me suis reconstruit doucement et je crois que finalement c’est aussi grâce à cela que je suis plus performant cette saison. »

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Sélectionné en mai dernier au sein de l’équipe de France de paracanoë, il a ensuite décroché son billet pour Rio lors des championnats du monde à Duisburg, en terminant 9ème. Il part au Brésil avec des ambitions « Cette saison j’ai changé d’entraîneur, j’ai bénéficié des conseils de Mathieu Goubel pour me préparer, et j’ai fait une préparation complète sans être gêné par l’aspect médical. » Après une préparation hivernale a enchainé les kilomètres et un gros travail sur son départ, le Lillois s’envole aux Jeux l’esprit serein. « J’ai de l’expérience, je me suis bien préparé, avoue-t-il et je veux m’appuyer sur ma vie personnelle qui m’aide à aborder sereinement ces Jeux. J’y vais sans pression après ma 9ème place aux mondiaux mais avec l’envie de gagner, je n’ai rien à perdre. »

Il devra tout de même composer avec le grand favori, l’Allemand Tom Kierey qui domine la catégorie. Mais Martin Farineaux veut surtout profiter de ces Jeux et les vivre pleinement. « Il ne faudra pas sortir de ma bulle et être aspiré par l’événement, prévient-il. Je crois qu’avec le staff on a bien préparé cela, pour se forger un cocon. Je veux prendre mes courses calmement, sans me précipiter mais avec hargne. »

Verdict sur l’eau mercredi 14 pour la série et la demi-finale, avant la finale jeudi 15 septembre.

Crédit photo : Jean-Christophe Gonneaud

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