Espoir en ligne

Il y a presque 1 an, la vie normale s’arrêtait, sans que nous le sachions.

La libre organisation d’événements sportifs prenait elle aussi un clap de fin de carrière. Ou plutôt de suspension à durée indéterminée. 

En attendant que l’organisation du sport français puisse rebondir de cette année blanche et si particulière, la compétition a été ouverte aux athlètes de haut niveau après 1 an d’arrêt. Voilà pourquoi les regards et les remorques étaient braqués sur le bassin de Vaires sur Marne, devenu le temps du week-end, une terre d’espoir. 

Les athlètes débarquent dans une atmosphère un peu lointaine, mais qui est restée bien ancrée dans les mémoires. Un peu comme une colonie de vacance, où l’on part à la fois excité et soucieux parce qu’on a un bon souvenir des années passées, mais on ne sait pas trop à quoi s’attendre cette fois-ci. 

Ouf de libération, les copains et adversaires sont bien là, les lignes d’eau sont au même endroit. Finalement, les repères reviennent très rapidement, les course s’enchaînent et le plan d’eau s’anime comme à son habitude. 

Ouf, ça y est. Reprise de la compétition et premier pas vers un retour (en douceur) à la normale, on l’espère.

Mais tout ne peut pas être qualifié de retour en douceur, à commencer par celui d’Eugénie Dorange. 

Eugénie Dorange

Dorange is the new crack

De retour à la compétition après une déchirure qui l’avait contrainte à l’arrêt de la compétition en août, Eugénie Dorange  remporte le 200m et le 400m. 

Passer par deux moi sans naviguer, c’est long. Mais comme elle l’explique elle a été capable de revenir à son niveau si vite grâce à un programme de ré-athlètisation pour « réparer et consolider » ses lacunes physiques en parallèle d’un gros travail technique sur la liaison haut bas du corps, afin d’améliorer l’avancer de son embarcation à chaque coup de pagaie.

« J’abordais cette course avec un peu de pression j’avais aussi à cœur de voir ce que le travail de cet hiver a donné et je suis assez contente. »  Interview FFCK

De bon augure pour la chasse aux quotas qui on le rappelle, se déroulera mi mai.

crédit : Philippe Averous

Bart seul face à Tokyo 

En 1 000m Adrien Bart (Saint Laurent Blangy) survole le bassin et écrase la concurrence de ses 10 secondes d’avances à l’arrivée. Il est apparu humble face à sa réalisation et paraît d’ores et déjà tourné vers Tokyo au micro de la FFCK à chaud après sa course. Il le sait, il y a peu de chance qu’un compatriote soit en mesure de lui contester cette place qu’il a décroché lors de ses mondiaux bronzés en 2019. Et comme il le soulignait après sa finale B en 2016 à Rio l’immercurien rêve de grandeur pour Tokyo. Bronzé aux derniers mondiaux en 2019, Adrien Bart semble en lice pour faire mieux que « Freezor » Mathieu Goubel, 4ème en 2012 en Londres et rentrer du Japon avec un métal autour du cou.

crédit : Thomas Boucher

Beaumont, le millésime du Nord

Sur 200m, Maxime Beaumont (Boulogne sur Mer) l’emporte avec 7 dixième d’avance sur le jeune et (très) prometteur Jeremy Leray (Louviers). De quoi se rassurer pour le Vice-champion Olympique en titre, et continuer d’avancer sereinement jusqu’à Tokyo qui seront ses 3ème JO, à condition bien sûr de conserver son statut de leader français sur les courses de sélections.  4ème en 2012, 2ème en 2016… Le boulonnais semble être comme le bon vin, il s’apprécie et dévoile son caractère au fil de l’âge. Alors qui sait ce que Maxime Beaumont peut faire en 2021, à 39 ans… ?

crédit : Philippe Averous

Et Guyot jailli du sabot

De retour de blessure au dos, Sarah Guyot a dominé sans douleur le 200m et le 400m avec Manon Hostens comme dauphine (sur le 400m). La périgourdine prend-elle la victoire sur le 500m. Vanina Paoletti confirme sa progression avec une 2ème place en 200m et 500m sur cet open et se place parmi les favorites à la course olympique.

Pour le moment, Sarah Guyot, Manon Hostens et Vanina Paoletti semblent former un trio de tête, suivi de près par un autre trio constitué de Claire Bren, Capucine Dubut et Romane Charayron. Et il faudra également faire avec Léa Jamelot, la seule absente de cet open.

En résumé, 7 athlètes qui se détachent et qui vont se livrer deux batailles sans merci pour être dans le quatuor gagnant. Car on le rappelle, le K2 et le K4 500m féminin français sont qualifiés pour Tokyo.Il ne reste donc plus qu’a connaître les noms des athlètes assises dans les embarcations. On attend les open d’avril et de mai avec impatience…

Crédit : Philippe Averous

Cyrille c’est Carré

Voilà un moment qu’on avait pas vu Cyrille Carré (CK Auxerre) dominer le 1000m avec une telle maestria.  L’Auxerrois était en forme olympique et remporte la course avec plus de 2 secondes d’avance sur son principal rival et coéquipier, Etienne Hubert (Pays Sedanais). Guillaume Burger (CKCIR Saint Grégoire) déjà 3ème en 400m complète le podium en 1000m également. 

Ce que l’on ne perçoit pas sur la feuille de résultat, c’est qu’une double bataille se dessine dans la ligne droite. Bien sûr l’accès au K2 1000m déjà sélectionné pour Tokyo, mais aussi celle pour tenter de gagner un quota olympique aux rattrapages continentaux. Aucun athlète ayant sélectionné un bateau olympique ne peut participer à cette compétition. Ce qui veut dire que pour le moment, le candidat le plus probable pour le K1 1000m est Guillaume Burger, 3ème hier. Et l’un des seuls à pouvoir perturber ce trio de tête et donc piquer la vedette au grégorien, c’est l’ardéchois Quentin Bonnetain (Vallon Pont d’Arc). La première bataille significative sera l’open d’Avril, dans 6 semaines. 

A noter également les belles performances des espoirs de la catégorie, Lannée Marin vainqueur en junior, qui « fait une B » comme on dit dans le jargon (17èmeopen), et Maxime Margely (CKCIR), vainqueur en -23 ans, qui prend la 5ème place de l’open !

Ouuuuf… Un espoir de retour à la normale

Conclusion

On retient avant tout de ce week-end un ouf de soulagement pour les athlètes, qui ont pu à nouveau toucher du doigt ce pourquoi ils s’entrainent tout au long de l’année. Mais également des performances encourageantes de nos leaders qui ont tous répondu présents. Ainsi que de nombreux sourires au bord du bassin.

L’espoir de voir notre sport outdoor reprendre ses droits, dans le respect des mesures sanitaires bien sûr, semble enfin possible. Et c’est bien ce qui compte à nos yeux. A priori pas de barrières à l’organisation de l’open d’avril pour le moment. Rendez-vous donc dans 6 semaines. D’ici là on espère que les différents circuits de compétitions auront repris.

Résultats de l’Open de mars : 

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