🎙️ Camille Prigent en route pour Paris 2024

CKM – Camille, tu reviens des Championnats d’Europe de Tacen avec 3 médailles sur 4 courses engagées, dont une en kayak cross, épreuve olympique au programme de Paris 2024. Quel est ton regard sur cette première sortie internationale ?

Je suis très contente de ce Championnat d’Europe et de ramener 3 médailles sur 4 possibles ! En début de semaine quand on a compris qu’il y avait aussi une médaille possible sur le Time Trials, j’en ai discuté avec Marjorie (Delassus) et Nico (le coach), et on s’est dit qu’à deux on pouvait ramener jusqu’à 8 médailles si on est performante. On rentre avec 4 médailles sur 8, c’est donc pas mal du tout !

Mais c’est vrai que je suis quand même un peu déçue de ne pas atteindre la finale en slalom. Après c’est la première course de la saison internationale et je suis très contente de ce que j’ai pu faire sur l’autre épreuve olympique, le kayak cross.

Comme tu l’as communiqué sur tes réseaux, tu n’atteins pas la finale en slalom suite à une grosse erreur en finale. Qu’elle est ton analyse un peu plus à froid désormais ? 

En slalom c’était un peu particulier parce que le niveau d’eau avait beaucoup monté par rapport aux entraînements, et c’était un parcours très exigeant. On a eu le parcours seulement quelques heures avant le départ et nous les kayak dames étions les premières à s’élancer, ce qui laissait peu de temps pour prendre des infos. Je pense que je me suis un peu fais malmener dans les décalés 6 / 7 / 8 et je me suis mal adaptée parce que la porte 9 n’était vraiment pas faite pour être abordée en inversion. Je pense que c’était surtout une mauvaise adaptation de ma part, j’aurais du réagir et tenter l’avant coûte que coûte. Ca illustre un petit manque de solidité (mentale) de ma part quand les choses ne se passent pas comme prévues. Pourtant je l’avais bien réussi sur les autres épreuves, en étant dans l’instant présent, en capacité d’adaptation. J’ai donc prévu de bien travailler là dessus les semaines qui viennent pour consolider sur le slalom ce que j’ai produit sur le kayak cross et m’accrocher quoi qu’il se passe.

Finalement est ce que ce n’est pas mieux de rendre une copie « imparfaite » maintenant, en début de saison pour rester focus sur l’objectif terminal et le chemin a parcourir ? 

C’est vrai que cette saison on nous demande vraiment d’être performant vraiment aux Jeux. Bien sur j’ai envie d’être performante, mais les courses qui viennent avant je les utilise comme des opportunités d’ajustement et de progression jusqu’à Paris. J’essaie de ne pas m’attarder trop longtemps sur les résultats car finalement cela importe peu pour la suite. Par contre cela peu me permettre de bien cibler les pistes de travail sur les prochaines semaines pour être la plus forte possible aux JO.

Dans le sport il est coutume de dire que les grands rendez-vous à la maison sont délicats à aborder. Stimulants certes, mais aussi « généreux » en stress et sollicitations. Qu’est ce que tu en penses ? 

Les Jeux dans tous les cas c’est super stressant. Le monde en tribune, l’ampleur de l’événement, que ce soit en France ou pas. Je pense que c’est à nous de gérer cela. Pour le moment moi je l’ai vraiment pris comme un avantage. Que ce soit pour la connaissance du bassin ou les entraînements quotidiens. C’est un bassin assez spécifique et nous (les françaises et français) ça fait 4 – 5 ans, nous commençons à bien l’avoir en main. Pour les entraînements officiels on a la chance d’être à la maison, tandis que les athlètes étrangers sont eux en stage, loins des chez eux, ce qui est beaucoup plus coûteux en énergie. Il y a aussi le fait d’avoir nos supporters derrière nous en tribune et cela va vraiment nous pousser. On a eu la chance de pouvoir tester cela lors de la Coupe du Monde à Vaires l’an dernier et c’était juste incroyable, moi ça me pousse beaucoup d’avoir tout ce monde derrière moi.

Est ce que tu peux nous parler de ton environnement, de ta bulle que tu t’es construite pour te protéger de l’enjeu et des sollicitations médiatiques ?

Pour le moment je ne me suis pas sentie tant submergée par l’enjeu et les sollicitations. J’ai bien été accompagnée et j’ai adoptée une démarche pro avec une attachée de presse de la Fédération, ce qui a beaucoup facilité sur les sollications. Par rapport à l’enjoué, j’essaie de me concentrer sur ce que je peux contrôler. Je charbonne, je reste concentrée sur moi, mes entraînements et pour le moment ça roule ! Je pense que j’ai aussi de la chance d’être dans un groupe de travail où je m’éclate au quotidien. On sait être sérieux quand il le faut, mais aussi s’amuser parfois et ne pas oublier de se faire plaisir au quotidien. C’est un milieu exigeant, dans le quel on cherche à perfectionner et performer, mais on est pas là pour se prendre la tête non plus. Cela se passe dans la bonne humeur et pour moi c’est important !

C’est interview t’a plu ? Tu en veux d’autres ?

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