Marathon de l’Ardèche : le canoë kayak des champions et des amateurs

Le marathon des Gorges de l’Ardèche est devenu au fil des années le rendez-vous incontournable des champions et des amateurs de canoë kayak. Qu’ils soient internationaux ou simples amoureux de la pagaie, tous ont leur place au départ de cette grande manifestation populaire de l’automne. Cette année, Cyrille Carré, médaillé de bronze des derniers championnats du monde de marathon sera au départ avec dans un coin de la tête la ferme envie de s’imposer sur les eaux de l’Ardèche, comme en 2006 et 2010. Le kayakiste d’Auxerre revient pour nous sur ses motivations à quelques jours du départ.

Quelle embarcation as-tu choisi cette année pour courir ce marathon des Gorges de l’Ardèche ?

Cyrille Carré : « Je vais courir en K2 avec Thomas Slovak, un descendeur tchèque. Il a déjà fait la course en K1 et je l’avais remarqué, je pense que c’est intéressant de naviguer ensemble car on va pouvoir mixer nos aptitudes, de descendeurs et de spécialiste de la course en ligne. C’est un athlète qui possède un bon physique et j’aime bien l’idée de mélanger les nations au sein des équipages. C’est la seule compétition où l’on peut le faire c’est sympa d’en profiter. En plus ce genre d’expérience permet de créer des liens entre pagayeurs.

Quel est votre objectif ?

C.C : « On a la capacité de gagner, même s’il y aura un très bon bateau au départ avec Tobias Bong et Max Hoff, deux sacrés clients côté allemands. Je pense qu’ils sont au-dessus du lot mais le marathon de l’Ardèche reste un peu stratégique. Je crois en notre capacité à bien naviguer ensemble avec Thomas et je pense qu’on peut créer la surprise.

Comment as-tu préparé ce marathon de l’Ardèche ?

C.C : « Il ne faut pas le dire, mais j’ai repris l’entrainement en fin de semaine dernière… J’ai coupé trois semaines après les championnats de France de marathon, tout en conservant une activité physique. J’aborde la course avec une bonne semaine de navigation où je vais faire un peu de variation d’allure pour pouvoir être compétitif au départ notamment.

Tu connais bien cette épreuve, quels sont, selon toi, les pièges à éviter ?

C.C : « Avant même de penser à la navigation, il faut attacher beaucoup d’importance au matériel. Avec le courant la force sur le gouvernail est très importante, il faut donc des câbles bien tendus, un gouvernail costaud et ne pas chercher la légèreté dans ce domaine car elle serait synonyme de fragilité. Le gouvernail doit être relevable et il faut aussi une bonne pompe électrique. Sur l’eau, le départ est crucial, on espère d’ailleurs avoir une place en première ligne (25 bateaux) car il faut rapidement bien se placer. On ne peut pas naviguer en gros groupe comme en marathon classique, car en général le premier bateau prend la bonne trajectoire et plus on est nombreux derrière, plus on s’en écarte et plus c’est compliqué. Enfin il faut gérer la fin de course avec ce long plat et le dernier virage qui peut être crucial en cas d’arriver au sprint, il faut le négocier intelligemment.

Que représente le marathon des Gorges de l’Ardèche pour toi ?

C.C : « C’est la plus grande compétition européenne, selon moi, la plus populaire, un peu comme le marathon de Paris en course à pied, qui mélange dans une même course les champions et les amateurs, voire les touristes, le tout dans une ambiance festive et populaire. Chacun a son objectif et à la fin on se retrouve pour un moment d’échange et de fête. J’aime bien cette course, même si je ne l’ai pas trop préparé cette année, sportivement elle a de la valeur pour moi. En plus c’est l’une des rares courses inter-disciplinaire où descendeurs, slalomeurs, ligneux et autres se retrouvent, c’est une occasion sympa de tous se revoir. »

Crédit photo : Document remis

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