Sprint – Sélections Olympiques

Après les championnats de France Elite de slalom, Vaires accueillait ce week-end les sélections Olympiques de canoë-kayak sprint. 

Outre la sélection olympique, les courses ont permis aux entraineurs d’observer les performances des meilleurs athlètes dans le but de proposer une sélection pour les Coupe du Monde et les rattrapage continentaux. Mais aussi les Championnats d’Europe qui auront finalement lieu, les Championnats du monde en septembre ainsi que les échéances internationales en junior et -23 ans.

Comme toujours ou presque sur des sélections olympiques, il y a eu de belles surprises, des confirmations mais aussi des déceptions. Et finalement c’est ce qui est surement le plus beau dans le sport. Rien n’est joué d’avance, peu importe votre nom et votre numéro du jour,  il faut répondre présent le jour J. 

Etienne Hubert sur le toit, au bon moment 

Après avoir dominé les deux derniers test et être resté invaincu en 2021, on pensait Cyrille Carrée hors de portée sur le K1 1000m. Mais au bout du kilomètre, c’est Etienne Hubert (Sedan) qui l’emporte.

Sélections Olympiques de Canoë-kayak sprint
Etienne Hubert © Matthieu Tourault

Lui qui parfois remonte sur les derniers mètres de la course tel le woinik (sanglier emblématique des Ardennes), n’a cette fois-ci pas laissé la place au doute. En tête de bout en bout, Etienne Hubert s’est mis sur le toit comme on dit dans le jargon.

« Je me suis mis sur le toit. Je me suis mis dans ma bulle, ne Penser à rien, fermer les mauvaises pensées. L’objectif c’était d’atomiser la course, même si le départ ce n’est pas forcément mon point fort. Il n’y a pas eu de moments de doute, l’objectif c’était de ne pas lâcher Cyrille et de finir fort.»

« On peut parler d’une course repère. C’est la première étape pour les jeux. Je ne vais pas aux JO pour faire une finale. J’y vais pour me faire plaisir en performant. »

Guillaume remontada Burger 

Si Étienne Hubert a surpris tout le monde en prenant tôt la course en main, tous connaissaient les capacités d’accélération de Guillaume Burger. On sentait sur les derniers open qu’il lui restait encore quelques réglages à peaufiner dans sa stratégie 1 000m pour venir inquiéter Hubert et Carré. Samedi, alors qu’on le pensait un cran en dessous pour l’emballage final, digne d’un coup de punch à la Julian Alaphillipe, il surgit de (très) loin pour venir coiffer Cyrille Carré sur la ligne, une pointe derrière Hubert.

Bien que ce soit compliqué à réaliser en 200m, l’alsacien d’origine se paie le luxe d’une belle remontée et de repartir bronzé, au contact des spécialistes Maxime Beaumont et Jeremy Leray. 

Open de sprint : Qualifications pour Tokyo
Guillaume Burger © Matthieu Tourault

Burger du chef

Enfin pour finir en beauté sur le 400m (ce qui a aussi son importance dans la perspective d’un hypothétique k4 500m aux mondiaux ou aux jeux) Guillaume Burger s’impose dans les derniers instants devant le vice-champion olympique du 200m, Maxime Beaumont. Trois courses, trois remontada du tonnerre, pour trois métaux. Aux côtés de Vanina Paoletti chez les féminines, Guillaume Burger est l’athlète du week-end. 

Redemption 

Enfin. Après tant de courses à très haut niveau, on a ses dernières années souvent vu Guillaume Burger aux trousses des leader sur le 1000 tout en étant très rapide sur le 200m et le 400m. Cette fois ci pas de doute, il a frappé un grand coup et probablement pris de bonnes ondes pour sa quête olympique. Sauf grosse surprise, Guillaume Burger devrait être le représentant tricolore pour tenter d’aller chercher le quota olympique en k1 1000m. S’il y parvient il permettra à la France d’aligner un k4 500m à Tokyo.

Et 1 et 2 et 3 victoires pour Bart

Comme prévu, Adrien Bart a couru contre son ombre sans être inquiété par un de ses compatriotes sur le 1000m. Et pour bien faire, il s’est aussi imposé en 400m et en 200m après un beau départ. Les yeux et la pâle tournée vers Tokyo, l’immercurien aura un premier test international lors de la coupe du monde de Szeged dans 15 jours.. Ce sera probablement l’une des deux sorties internationales avant l’arène olympique. 

Adrien Bart tourné vers Tokyo aux sélections Olympiques
Adrien Bart © Matthieu Tourault

 « Je sors d’un gros bloc de développement. Le but c’était de préparer les coupes du monde. On a tenté quelque chose d’osé avec un travail en hypoxie relativement tard. Je gagne avec moins d’avance que d’habitude, mais je sais que ce travail va payer. »

« De mon côté il y a peu de place au doute. Le boulot est bien fait. La réserve de puissance est là tout au long du 1000m. L’inconnu c’est les concurrents. On ne sait pas qui est en forme, s’il y a des nouveaux. Et ça c’est super ça redistribue les cartes après presque 2 ans sans rencontres. »

Surprise du 1er mai : Ruiz devant Dorange

C’est Laura Ruiz (Décize) qui a créé la surprise samedi matin, après un départ tonitruant. Elle conservera son avance jusqu’au bout et créer ainsi la surprise en devançant Eugénie Dorange (Auxerre). 

Laura Ruiz C1 200m : sélections olympiques de sprint
Laura Ruiz © Matthieu Tourault

Après sa deuxième place en 200m, on a senti la sociétaire d’Auxerre déterminée, presque remontée sur le 400m.

Et à 100m de la ligne plus de doute possible, Eugénie Dorange enfonce le clou ou plutôt la pale, et s’impose devant Laura Ruiz et Anais Cattelet.

Sprint - Tokyo , sélections olympiques
Eugénie Dorange © Matthieu Tourault

L’envol de Vanina 

On l’avait annoncé, plusieurs fois depuis l’année dernière, c’est désormais réalité depuis samedi matin. Vanina Paoletti (ESACK) frappe un grand coup avec une victoire de près de 8dixième d’avance ! De bon augure pour la suite de cette saison olympique ! 

« J’ai encore tapé la boite. Mais je suis bien parti. C’est bon de claquer des finales comme ça et de ne pas laisser le stress me dépasser. J’ai vraiment cherché à aborder cette course avec le plus de plaisir possible. Oh ça fait du bien de s’exprimer comme ça, ça fait du bien.« 

Vanina Paoletti © Matthieu Tourault

Et maintenant il faut aller manger avant de se préparer pour le 400m cet après-midi et le 500m demain. »

Vanina a du bien mangé. Sur le 400m l’après-midi,  elle réalise un second départ canon. Cette fois ci Sarah Guyot (CKC de Tours) ne donne pas sa part au chien, elle reprend un moment le contrôle de la course. Mais dans les 100 derniers mètres, Vanina relance et Vanina s’envole. Le message est clair, elle fait partie des cador de la discipline et il faudra compter avec elle pour Tokyo. 

Hostens domine à nouveau le 500m

On a bien cru à la passe de trois. Mais Manon Hostens (Perigueux), probablement déçue et un peu frustrée après le 200m et le 400m, n’a laissé aucune chance à ses adversaires sur le 500m. Elle prend la tête à 200m de l’arrivée et ne la quittera plus. Paoletti termine seconde. Et surprise c’est Margot Maillet (Auxerre) qui prend la troisième place de cette finale, à une pointe de Paoletti

Canoë-Kayak sprint - sélections olympiques pour Tokyo
Manon Hostens © Matthieu Tourault

Une victoire importante pour Manon Hostens qui se replace dans le classement des sélections mais se fait aussi une piqure de rappel quant à son niveau à la veille d’une rencontre d’envergure internationale. La surprise du week-end c’est Sarah Guyot. Dauphine de Paoletti sur le 200m, 3ème derrière Vanina et Manon sur le 400m et absente sur le 500m. La tourangelle repart sans victoire de ses sélections olympiques, une première depuis longtemps pour celle qui avait pris la 5e place du k1 200m à Rio, et le titre européen en k2 500m avec Manon Hostens.

Leray-Beaumont, Duel au manche presque laser

Le sabot s’est enfoncé, et les concurrents se sont envolés. Pas le temps de niaiser sur cette distance, où un coup de pagaie raté peut être lourd de conséquences.  A la sortie des blocs déjà les deux favoris se détachent au centre du bassin.

Maxime Beaumont vice champion olympique Rio, en route pour Tokyo
Maxime Beaumont © Matthieu Tourault

C’est un véritable mano mano entre Jeremy Leray et Maxime Beaumont avec un très léger avantage pour le cadet de ce duel dans la première moitié de course. Le boulonnais remonte petit à petit et dans les 25 derniers mètres, l’expérience finit par parler. 

« Je suis vraiment content parce que les sélections nationales c’est une course avec un couperet. Je savais que ça allait être la bagarre avec Jeremy, je savais qu’il serait présent. Il m’a repoussé dans mes retranchements et c’est plutôt cool en amont de la saison internationale. Très content de rester numéro 1 français. »

« Pour être franc dans la course je n’ai pas fait attention, j’étais focus sur les bouées pour tenir jusqu’au bout. Même si Jeremy à une fin de course difficile je sais que ça pouvait venir d’ailleurs aussi. »

Paracanoë : des courses disputées

En VL3H c’est Eddie Potdevin qui l’emporte avec un bateau d’avance sur Patrick Viriamu, Abel Aber prend la troisième place. Vincent Descousse (CK SP Libourne) s’impose en VL2H.

Nelia Barbosa (Champigny) paraît en belle forme en série le matin avec les valides, et confirme l’après-midi en finale. 

Paracanoë : sélection pour Tokyo
Remy Boullé © Matthieu Tourault

Martin Farineaux (CC Lillois) a largement dominé le 200m dans sa catégorie KL3H. Rafael Louvigny, jeune réunionnais du pôle espoir de la Reunion, prend la deuxième place. Il repart probablement avec de bons repères pour préparer l’avenir et Paris 2024. Remy Boullé (CKC Orléans) s’impose en KL1H.

Equipages

K2 1000m

Les favoris et médaillés de bronze des derniers mondiaux Etienne Hubert et Cyrille Carré se sont imposés mais non sans suspens. Auteur d’une jolie course engagée, l‘équipage marathonien champion du monde en titre Jeremy Candy et Quentin Urban ont tenu la dragée haute aux spécialistes. Ils s’inclinent à une seconde de la paire Hubert Carré. Maxime Margely et Romain Alavoine réalisent également une jolie course et prennent une intéressante troisième place. 

C2 500m

Anais Cattelet et Eugénie Dorange remporte le C2 Dames 500m. Elles sont donc les plus probables d’être proposées à la sélection pour essayer d’aller chercher le quota olympique dans quelques jours.

Tous les chemins mènent à Szeged

Le prochain rendez-vous est donc de taille. Peu après la sélection officielle pour les différentes échéances et collectifs, une partie des athlètes partira à Szeged pour le rattrapage olympique. Pour rappel, la France peut tenter de décrocher en K1 1000m et ainsi valider un 4ème athlète kayak homme pour pouvoir former un K4 500m. Mais aussi en C1 200m et en C2 500m féminin. Si en kayak on pressent plutôt Guillaume Burger qui a montré qu’il était capable de rivaliser avec Etienne Hubert (7ème des derniers mondiaux en K1 1000m) et Cyrille Carré (3§me des derniers mondiaux K2 1000m), il faudra attendre cette confirmation mais aussi attendre la sélection chez les canoë dames. En kayak dames, pour Adrien Bart et pour les athlètes qui seront sélectionnés pour représenter la France aux JO, les échéances seront les Coupe du Monde avec Tokyo en ligne de mire. 

Merci à Matthieu Tourault d’avoir capturé ses sélections olympiques

https://www.mattphotphotography.com

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