La France depuis Stockholm à la pagaie

Je m’appelle Étienne Lamugue j’ai 24 ans. En France je travaille comme cordiste et je suis passionné d’aventures et de voyages. Il y a 2 ans j’ai fait un voyage a pied de 4 mois à travers la Norvège et jusqu’en Suède en reliant, entre autre, la mer de Norvège et le golfe de Botnie. J’ai beaucoup apprécié les pays nordiques et ai eut dès l’or la ferme intention d’y retourner. Face aux fjords de Norvège je m’imaginais déjà les parcourir en canoë. J’ai eu l’occasion d’acheter un kayak de mer en début d’année 2022, c’est à partir de là que j’ai commencé à imaginer une aventure : faire 2500km en Kayak pour rejoindre La France depuis Stockholm.


Texte et photos © Etienne Lamugue


Parti de très loin


N’ayant que très peu d’expérience en kayak et aucune en kayak de mer, je suis parti de loin. Pour me préparer, je me suis renseigné en lisant des récits d’aventures similaires et des blogs spécialisés. En parallèle je me suis entraîné a pagayer le plus souvent possible. Vivant à ce moment là proche de la Saône, mon entraînement s’est uniquement fait en eaux calmes.

© Etienne Lamugue

Je suis parti le 09/03/22 de Sunnansund, proche de Stockholm. J’ai navigué dans le golfe de Botnie avec une eau ne dépassant pas les 2 C° et de nombreux restes de banquise avant de m’engager dans une succession de canaux, rivières et lacs (avec plusieurs jours de tractage à cause de canaux encore gelés. J’ai traversé en largeur le lac Vättern (6ème plus grand lac d’Europe) et j’ai passé plusieurs jours à longer les côtes du plus grand lac d’Europe, le lac Vänern, pour finalement arriver à Göteborg.

Le long de la Suède

Depuis Göteborg, j’ai longé les côtes de la Suède faisant quand même quelques belles traversées (28km maximum) pour économiser de la distance en coupant les baies ou embouchures. La traversée vers le Danemark à Helsingborg était délicate vis à vis du nombre de gros bateau dans la zone. J’ai ensuite emprunté le canal de Kiel, 4 jours à côtoyer des énormes porte containers à quelques dizaines de mètres.

Et me voilà en mer du Nord, la navigation y est beaucoup plus compliquée dû aux courants de marée. J’ai fait quelques centaines de kilomètres en faisant des saut d’île en île me menant jusqu’au niveau d’Amsterdam. J’ai eu plusieurs fois une mer très volage au changement de marée. Parfois une mer calme peut devenir très houleuse sans prévenir avec par moment des vagues qui arrivent de 3 direction simultanément. Cette partie du périple est la plus formatrice sur l’aspect anticipation et connaissance de la mer. Je suis maintenant en France (à Etretat le 07/06/22), mon objectif premier est accompli, mais je profite du temps qu’il me reste pour pousser jusqu’aux côtes Bretonnes.

© Etienne Lamugue

Pagayez au rythme du soleil

Mon quotidien est dicté par la météo. Tous les soirs je fais un point météo : temps, courant,
vagues, vents, marée… Si tous ces facteurs permettent que je prenne la mer, il faut toutefois que je me réveille vers 7h afin de pouvoir donner mon premier coup de pagaie aux alentours de 9h. Pour le repas du midi je ne m’arrête pas
mais je pique-nique sur le kayak.

Je fais jusqu’à 9h de kayak puis je m’arrête pour remonter le camp. L’avancée et les tâches du quotidien (faire à manger, installer et désinstaller le camp…) remplissent toutes mes journées. Mais aucune ne se ressemble car les variation météo, les rencontres et les instants inattendus ne cessent de chambouler ma routine.

Voguer à la rencontre de l’aventure

Quand les vagues et les courants sont cléments et que j’ai suffisamment de batterie, j’écoute de la musique ou des podcasts en pagayant. Mais la plupart du temps, je suis seul avec mes pensées que je laisse voguer
avec moi. Partir a l’aventure permet de vraiment bien connaître son corps mais également son mental . Seul tous les
choix que je fais ont une conséquence directe sur moi même.

© Etienne Lamugue

Je vois beaucoup de phoque ce qui me rend joyeux à chaque fois . Ils sont très curieux mais restent craintifs . J’ai pu en observer de très près en faisant preuve de patience, j’ai attendu sans bouger sur un banc de sable à côté de mon kayak au bout de quelques temps, plusieurs phoques sont sortis de l’eau et se sont rapprochés. Un moment de félicité.

© Etienne Lamugue

Juste après mon retour j’enchaîne avec un camp scout de 3 semaines où je suis directeur de Camp. Ça me plaît beaucoup de ne pas avoir trop de temps creux après mon voyage. Ça va me permettre de revenir à une vie sociale plus en douceur, pouvoir partager mes aventures et aussi penser complètement à autre chose.

Vive le kayak, vive le voyage

J’ai vraiment découvert un moyen de voyage très intéressant avec le kayak. Fort de cette expérience j’ai envie de faire un projet de voyage à plusieurs. Mais d’autres rêve titillent déjà mon esprit comme la traversée d’un désert à pied en autonomie complète, apprendre la navigation en voilier ou encore faire des expéditions photos (les phoques sont vraiment trop trop mignons)… Les idées ne manquent pas, d’autres aventures suivront celle ci.

J’espère avoir pu faire rêver un peu, ou du moins donner envie de partir à l’aventure avec ce partage d’expérience. Vive le Kayak et vive le voyage !

© Etienne Lamugue

Faites comme Etienne, racontez nous vos aventures à la pagaie !

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